LinkNCA (Analyse Causale De Nutrition)

Une analyse causale de la nutrition (NCA) est une méthode permettant d’analyser la multicausalité de la dénutrition en tant que point de départ pour améliorer la pertinence et l’efficacité des programmes multisectoriels de sécurité nutritionnelle dans un contexte donné. Bien qu’il existe une convergence mondiale croissante autour d’un ensemble bien défini d’actions de nutrition «essentielles» (A, B, C), la mise en œuvre de solutions standardisées prêtes à l’emploi sans tenir compte des obstacles et des opportunités inhérents à un contexte spécifique rend souvent difficile l’acceptation et l’impact de toute intervention standard.
Le cadre conceptuel de l’UNICEF sur les causes de la dénutrition a été mis au point en 1990 pour identifier et clarifier les causes de la dénutrition (D). Bien qu’il s’agisse d’une contribution essentielle à la mise en évidence de la nature multifactorielle de la dénutrition, elle n’a pas été conçue pour prescrire un ensemble de causes universelles de la dénutrition applicables à toutes les populations, ni pour être une méthode d’évaluation (E). Son objectif est plutôt de fournir un point de départ utile pour comprendre les facteurs de risque de la dénutrition dans un contexte donné, leurs interrelations et leur relation avec la dénutrition. Comme indiqué dans l’examen de la politique de 1990:
«Il est important de ne pas interpréter ce cadre comme un modèle prédictif. Son absence délibérée de limites ou frontières rigides laisse la possibilité de développer différents modèles dans différents contextes. Le cadre aide principalement à poser des questions pertinentes lors de l’élaboration de tels modèles.»
Les méthodes et pratiques d’estimation de la prévalence de la dénutrition et de son importance pour la santé publique sont assez bien établies (voir figure 1.1, étape 1). Bien que de nombreux types d’analyses des causes de la dénutrition aient été mises en œuvre à l’aide d’un large éventail de méthodes, l’évaluation de routine de la causalité de la dénutrition a été assez limitée dans les organismes opérationnels travaillant dans le domaine de la nutrition. En partie parce que la causalité de la dénutrition est multifactorielle, complexe à saisir et spécifique au contexte local, aucune méthode standard d’analyse causale de la nutrition (NCA) n’a été élaborée. L’absence d’une méthode structurée a en outre empêché les agences opérationnelles de mener ce type d’évaluation dans le cadre d’un cycle de programme typique et a conduit à des résultats de qualité variable. Selon Levine et Chastre, «la qualité de l’analyse de la situation peut être très diverse. C’est presque comme si le cadre conceptuel de l’UNICEF était utilisé dans les programmes en tant que chaîne causale réelle pour chaque situation (J) ». En conséquence, l’analyse causale au niveau local est souvent faible et repose davantage sur des hypothèses que sur des preuves.
Les études qui ont tenté de déterminer les causes de la dénutrition sont aussi généralement limitées dans leur utilité pour les raisons suivantes:
- elles ne montrent souvent qu’une image statique des causes de la dénutrition. Cependant, en réalité, les causes de la dénutrition sont influencées par un certain nombre de facteurs dynamiques et, par conséquent, changent à mesure que ces facteurs évoluent.
- elles échouent souvent dans la hiérarchisation des causes, ce qui rend les résultats moins utiles sur le plan opérationnel et des actions.
- Les analyses utilisant des données secondaires au niveau national, telles que les données d’enquêtes démographiques et de santé, se concentrent sur le résultat moyen et ignorent souvent les défis spécifiques des groupes vulnérables et marginalisés et les facteurs uniques contribuant à leur vulnérabilité à la dénutrition.
- Les résultats ne sont pas toujours pertinents pour la conception et la mise en œuvre des programmes. Comme l’ont indiqué la FAO et ECHO, «si l’analyse du problème n’est pas effectuée correctement, la décision sur une réponse appropriée ne peut pas être prise de la manière la plus appropriée (K)». Pendant trop longtemps, les programmes de prévention de la dénutrition ont été conçus comme si le traitement des causes sous-jacentes réduisait automatiquement le risque de dénutrition (L), en négligeant 1) les effets négatifs potentiels de certaines interventions et 2) l’importance des facteurs de risque interdépendants. Un examen des pratiques d’intervention (M) a montré que l’orientation des interventions est souvent moins fondée sur les besoins réels identifiés que sur d’autres facteurs tels que le contexte, la nature de l’organisation, les possibilités de financement et les compétences. Les efforts pour lutter contre la dénutrition requièrent d’un diagnostic holistique et d’une réponse intégrée dans tous les secteurs.
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