Établir un lien entre CMAM et iCCM au Kenya

Établir un lien entre l’approche communautaire du traitement de la malnutrition aiguë et la gestion intégrée des cas dans la communauté
CONTEXTE:

Dans le monde, il y a plus de 50 millions d’enfants de moins de cinq ans qui souffrent de malnutrition aiguë sévère et modérée (MAS / MAM) (UNICEF, 2015). Dans de nombreuses communautés vulnérables, ces enfants sont soit amenés dans les établissements de santé trop tard pour recevoir des soins pour sauver leur vie, soit ils ne sont jamais amenés du tout. Les enfants atteints de MAS ont plus de neuf fois plus de risques de mourir que ceux qui sont bien nourris (Black et al., 2008). Les complications liées à la nutrition représentent environ 45% des décès chez les enfants de moins de cinq ans et la relation directe entre maladie et malnutrition est bien documentée (Rice, et al 2000).La malnutrition est un facteur sous-jacent important et augmente le risque de décès liés aux principales causes de mortalité infantile: la pneumonie, la diarrhée et le paludisme (UNICEF et al, 2017).

L’approche communautaire du traitement de la malnutrition aiguë (CMAM), actuellement mis en œuvre dans de nombreux programmes de nutrition, permet aux enfants atteints de MAS non compliquée d’être diagnostiqués au niveau local par des volontaires communautaires de santé (CHV en anglais) et d’être dirigés vers un Programme d’alimentation thérapeutique ambulatoire (OTP en anglais) au centre de santé. Dans ce programme, chaque semaine le responsable des soins reçoit une réserve d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (ATPE) pour le traitement des enfants souffrant de MAS. La personne en charge des soins doit retourner au OTP chaque semaine pour examiner les progrès de l’enfant et pour récupérer les stocks d’ATPE de la semaine jusqu’à ce que l’enfant ait terminé son traitement, soit en moyenne de 6 à 7 semaines. Une couverture élevée du traitement de la MAS (>90%) a le potentiel d’être l’intervention nutritionnelle la plus efficace et la plus rentable (Bhutta et al., 2013),bien que ce niveau de couverture soit rarement atteint. Pour accéder à un traitement contre la malnutrition et les maladies infectieuses, les familles sont confrontées à de nombreux défis, tels que les distance entre les établissements de santé et le coût des services, ce qui limite également le suivi optimal des soins. La gestion intégrée des cas dans la communauté (iCCM) est une stratégie efficace pour atteindre une couverture élevée et des soins de qualité pour les enfants malades, car les CHV sont formés pour diagnostiquer et traiter plusieurs maladies infantiles lors de visites à domicile dans les communautés dans lesquelles ils travaillent, donc les enfants n’ont plus besoin d’être emmenés dans des centres de santé. Cependant, dans les programmes actuels de iCCM, les CHV ne peuvent pas prendre des mesures concernant la MAS que lorsqu’il existe des services du OTP dans l’établissement de santé, exigeant ainsi que les enfants identifiés comme ayant besoin d’un traitement soient amenés au centre de santé une fois par semaine.

RÉSUMÉ DU PROJET:

Bien que des liens opérationnels bénéfiques existent déjà entre les interventions de l’iCCM et de la CMAM, il y a un manque évident de données factuelles concernant les résultats de la mise en œuvre d’une approche intégrée. Compte tenu de ce qui précède et suivant les liens récents entre l’iCCM et la nutrition (Friedman & Wolfheim, 2014), ), le projet de recherche sur la mise en œuvre de liens entre l’approche communautaire du traitement de la malnutrition aiguë et la gestion intégrée des cas dans la communauté (iCCM) a été lancé à Isiolo et Turkana au Kenya au mois d’août 2017. Ce projet de recherche apportera de nouvelles preuves sur l’impact potentiel et l’efficacité (y compris le rapport coût-efficacité) de l’intégration de la CMAM dans le cadre d’ iCCM. De plus en plus, cette approche est considérée comme un moyen d’accroître la portée et la couverture du traitement de la malnutrition, ainsi que de s’attaquer ensemble au problème des maladies infantiles et de la malnutrition.

Les collaborateurs ont travaillé ensemble pour concevoir un essai contrôlé randomisé, en appliquant des méthodes de collecte de données quantitatives et qualitatives pour évaluer la nutrition, l’iCCM et les résultats pour la santé. Le projet de recherche examinera les questions de suivantes :

  1. Quelle est la viabilité et l’efficacité de l’intégration de la CMAM et de l’iCCM?
  2. Quels sont les facteurs permettant une intégration efficace de la CMAM et de l’iCMM?
  3. Quels sont les défis, les contraintes et les effets négatifs potentiels de l’intégration de la CMAM et l’iCCM?

En plus de la recherche sur ces questions spécifiques, l’équipe de recherche documentera les leçons apprises tout au long du projet et formulera des recommandations de meilleures pratiques, de politiques et de programmes pour l’intégration des deux approches communautaires.

À ce jour, un protocole de recherche affinant l’approche et les méthodes a été mis au point et l’approbation éthique est attendue pour août 2018. L’enquête SQUEAC (évaluation semi-quantitative d’accès et couverture) et les enquêtes de référence ont été réalisées pour les deux sites d’étude. Les CVH ont été identifiés et les protocoles et outils mis à jour pour les ASC ont été testés et finalisés.

IMPACT PRÉVU:

Les résultats de l’étude devraient être prêts d’ici le printemps 2019. En cas de succès, Action contre la Faim aidera le gouvernement du Kenya à mettre en œuvre cette approche dans tout le pays, en adaptant des politiques nationales de santé et de nutrition pour permettre aux CHV de traiter la malnutrition aiguë et en renforçant le reste du système de santé pour faciliter cette expansion. Ces données contribueraient également aux efforts mondiaux pour adapter les politiques et les directives mondiales de l’iCCM.

Project Information

Thematic Area: Nutrition et santé
Intervention Area: Kenya
Implementation Period: 2016-2018
Partners: Action contre la Faim (NY et Kenya – collaborateur opérationnel), Centre africain de recherche sur la population et la santé (APHRC – collaborateur de recherche), and Save the Children (partenaire opérationnel), International Rescue Committee (collaborateur technique)
Donors: Children’s Investment Fund Foundation (CIFF)

Contact

Grace Funnell, directrice associée - Nutrition et Santé gfunnell@actionagainsthunger.org
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