Espaces adaptés aux bébés + (BFS+)

CONTEXTE:
Les interventions qui intètrent la santé maternelle et néonatale ont rarement été évaluées dans des contextes humanitaires. En effet, la santé mentale de la mère est essentielle à la croissance de l’enfant mais elle est rarement prise en compte dans les programmes de santé globale. Depuis 2006, ACF a mis en place des programmes «Espaces adaptés aux bébés» (BFS) dans des contextes humanitaires. Ces programmes comprennent des conseils sur l’allaitement et l’alimentation, le soutien psychosocial pour les mères, des activités de stimulation avec les enfants afin d’améliorer l’état de santé et le bien-être des mères et des bébés. À ce jour, il n’y a pas encore eu de recherche officielle pour évaluer leur impact sur la vie des bénéficiaires et leur efficacité pour renforcer la mise en œuvre du programme.
RÉSUMÉ DU PROJET
L’étude évalue l’efficacité actuelle d’une approche de santé intégrale, tout en renforçant la mise en œuvre et l’acceptation des programmes d’intervention « Espaces adaptés aux bebés » offerts aux femmes allaitantes et à leurs bébés dans des cas de situations d’urgence humanitaire. Le travail sur le terrain a lieu dans le camp de réfugiés de Nguenyyiel à Gambella, dans l’ouest de l’Éthiopie. Le camp accueille actuellement environ 74 000 réfugiés sud-soudanais qui ont fui le conflit et la faim. Environ 88% des réfugiés dans le camp sont des femmes et des enfants, et 5% de la population du camp sont des enfants de moins de deux ans. Le bien-être physique et psychosocial des réfugiés est précaire et la prévalence de la malnutrition dans le camp est extrêmement élevée (14,3%, enquête SENS 2018).
Nous utilisons une méthodologie de triangulation à méthodes mixtes qui s’appuie sur la collecte de nouvelles données et l’analyse des données de surveillance de routine recueillies via un système renforcé et simplifié. Des entretiens qualitatifs détaillés sont menés pour explorer l’utilisation, l’acceptabilité et la participation des femmes allaitantes bénéficiaires du programme et pour identifier les besoins perçus des mères des enfants (de moins de 2 ans) dans la zone de couverture des BFS. Les besoins et les expériences du personnel exécutant le programme BFS sont également inclus dans cette recherche. Dans l’enquête quantitative future, nous voulons évaluer si et comment la participation aux activités dans les BFS est associée à de meilleurs résultats pour la mère (santé mentale, pratiques d’allaitement, interactions mère-enfant) et pour l’enfant (morbidité et croissance). En particulier, nous voulons comprendre quel est le schéma général de santé et de bien-être chez les femmes et comment ces résultats varient en fonction de la participation à des activités et/ou des caractéristiques des participantes (données démographiques, problèmes de base, etc.).
IMPACT ATTENDU:
Le programme BFS contribue à réduire les vulnérabilités liées à la maternité et à l’âge de l’enfant et à améliorer le développement de la petite enfance. En assurant un suivi sur plusieurs mois en fonction des besoins des bénéficiaires, le programme BFS favorise les changements de comportement en matière de soins maternels et infantiles. La petite enfance est généralement considérée comme une période au cours de laquelle l’intervention est rentable, étant donné que le développement de l’enfant se fait de manière séquentielle – le développement ultérieur des compétences s’appuie sur la base du succès du développement précédent. Ainsi, le projet BFS+ a pour objectif de fournir aux acteurs humanitaires des preuves convaincantes sur la manière de mettre en œuvre les programmes BFS dans les situations d’urgence. En conséquence, cela permettra de concevoir une méthode d’intervention échelonnable et testée, adaptable à différents contextes.
La diffusion et l’adoption seront menées à tous les niveaux. Au niveau local, les parties prenantes sont impliquées dans le projet et leur rôle contributif facilitera la mise en pratique des résultats. Au niveau national, une réunion d’examen avec les parties prenantes sera organisée. Au niveau international, Action contre la Faim fera la diffusion des résultats dans des articles scientifiques et des rapports d’action non techniques. Ceci sera adressé à un public humanitaire plus large, incluant la présentation des résultats aux groupes de travail mondiaux, régionaux et nationaux (groupe de travail pour la protection de l’enfance, groupe de travail pour la santé, groupe de travail IASC MHPSS, groupe pour l’alimentation infantile en situation d’urgence) et des conférences.