Cultiver l’avenir de l’Afrique

Contexte:
Au Zimbabwe, des tests récents sur le maïs récolté, qui est le principal aliment du pays, ont révélé des niveaux importants de contamination du grain par des aflatoxines, une toxine fongique ayant de nombreuses conséquences pour la santé. La consommation de grains contaminés peut affecter la santé humaine, les bébés étant également en situation de risque par le lait maternel de leur mère. Chez les jeunes enfants, les aflatoxines peuvent entraîner un retard de croissance, un développement cognitif déficient et une vulnérabilité accrue aux maladies infectieuses. Diverses technologies ont été développées pour réduire les pertes après la récolte, mais leur efficacité pour réduire la contamination des grains par les aflatoxines ainsi que l’exposition aux humains reste mal comprise.
RÉSUMÉ DU PROJET:
Le projet de recherche « Réduire la contamination du maïs due aux aflatoxines et l’exposition aux humains au Zimbabwe » a examiné l’efficacité de la technologie de stockage hermétique pour réduire la croissance des champignons, et donc la contamination des grains, ainsi que son exposition aux humains. L’étude a été menée dans les districts de Makoni et Shamva au Zimbabwe par l’Université du Zimbabwe et Action contre la Faim. Il fait partie de CultiAF (Cultiver l’Avenir de l’Afrique), un partenariat de recherche de 15 millions de dollars canadiens sur quatre ans, conçue pour soutenir la recherche appliquée dans la lutte contre la faim en Afrique subsaharienne.
Le projet s’est servi d’un essai contrôlé randomisé pour tester l’efficacité de deux technologies – les silos métalliques et les « super sacs » en plastique épais – par rapport à l’utilisation des méthodes traditionnelles de stockage. Durant deux saisons, de façon trimestrielle, les chercheurs ont évalué l’étendue de la contamination par les aflatoxines dans les grains stockés dans des technologies hermétiques par rapport aux méthodes traditionnelles. Ils ont également testé l’exposition aux aflatoxines chez des mères et des enfants en utilisant l’aflatoxine M1 comme biomarqueur dans des échantillons d’urine et de lait maternel.
Les résultats ont montré que l’utilisation de technologies hermétiques a réduit la contamination par l’aflatoxine pendant le stockage. La présence et les niveaux d’aflatoxine B1 (AFB1) dans les grains de maïs stockés dans des silos métalliques hermétiques et dans des super sacs hermétiques ont été inférieurs à ceux des installations de stockage classiques, ce qui indique que les deux technologies ont été supérieures aux méthodes classiques. Les résultats ont également indiqué que l’utilisation de la technologie hermétique pour stocker le grain de maïs a réduit l’exposition des femmes et des enfants aux aflatoxines.
Les connaissances et les attitudes des agriculteurs à l’égard des pratiques de gestion visant à réduire les aflatoxines avant et après la récolte ont également changé. Les aflatoxines et les risques pour la santé associés à la consommation d’aliments contaminés ont été de plus en plus pris en compte, même si les femmes ont été plus informées que les hommes. Les agriculteurs ont adopté diverses bonnes pratiques avant et après la récolte afin de minimiser la contamination du grain par l’aflatoxine.
IMPACT ATTENDU:
Le stockage des grains avec la technologie hermétique peut réduire l’exposition humaine aux aflatoxines. Bien que la principale condition nécessaire de la technologie hermétique soit de réduire l’exposition du grain de maïs aux aflatoxines, les agriculteurs doivent être encouragés à utiliser ces technologies pour d’autres aliments menacés par la contamination par les aflatoxines. Douze artisans ont été formés, en collaboration avec le Département de la Mécanisation, à la fabrication des silos en métal pour les vendre aux agriculteurs participants ainsi qu’à ceux qui ne participent pas au projet.
L’utilisation des structures gouvernementales a facilité la mise en œuvre du projet, garantissant le succès, l’efficacité et la durabilité des résultats du projet. Le projet a fourni des preuves essentielles de l’efficacité de la technologie hermétique pour réduire l’exposition aux aflatoxines du maïs et des humains, et les résultats du projet pourraient constituer la base de l’amélioration des réformes de la politique de sécurité alimentaire et du stockage post-récolte au Zimbabwe.